C’est la dernière étape pour mettre en place une structure commune au financement des petites et moyennes entreprises. En ce sens et selon l’information que relaie La Tribune cette semaine, CDC Entreprises (filiale de la caisse des dépôts), Oséo, la banque publique d’aide aux PME mais aussi le Fonds stratégique d’investissement (FSI) vont être rassemblés dans une seule et même structure.
Toujours selon le quotidien économique, cette création de super structure devrait avoir lieu prochainement, une fois que seront finalisés tous les détails d’un montage financier complexe. Et ceci, alors que le sujet du financement des PME par des établissements bancaires en ces temps de crise préoccupe beaucoup l’Etat.
En écho à cela, la Tribune précise par ailleurs que « même si ces structures publiques de financement à la disposition des PME collaborent déjà sur certains sujets précis, l’efficacité de leur action peut être améliorée si on les réunit sous une bannière commune ».
En outre, les représentants des sociétés hexagonales ont prié les banquiers de « les rassurer » lors de la réunion qui s’est tenue en début de semaine au ministère de l’économie et des finances. Et ce, même si les vraies difficultés ne sont pas encore au rendez vous.
En effet, comment les PME peuvent accéder au financement est une question qui préoccupe depuis longtemps déjà les 2,8 millions de PME de notre pays. Et cette préoccupation est d’autant plus grande depuis que la crise de la dette européenne et l’affolement des marchés ont suivi. Ce qui n’a fait que renforcer la crainte d’assister en effet à un assèchement du crédit tel que celui qui avait cloué au sol des milliers d’entreprises au moment de la crise de 2008/2009.
L’actuelle réduction du bilan des banques et la future mise en place des accords dits de « Bâle III » (c’est-à-dire les nouvelle normes de solvabilité qui peu à peu devront être appliquées au secteur bancaire mondial et qui les oblige à renforcer leurs fonds propres) pourraient également accoucher d’une augmentation des taux d’intérêt qui rendrait encore plus complexe le financement des PME.
En ce sens, M.Lefebvre, secrétaire d’état chargé des PME, a précisé lors du meeting que « les PME/TPE qui créent de l’emploi doivent pouvoir compter sur les banques pour leur financement. J’y suis particulièrement vigilant ».
La nouvelle structure que nous avons évoquée plus haut ressemblera donc une à une « sorte de super banque des PME » dont le rôle sera d’aider et d’assurer leurs besoins de financement. Elle pourra aussi le cas échéant prendre des participations dans quelques sociétés, à l’instar de ce que pratique déjà le FSI.
Pour mémoire, rappelons que ce dernier, filiale à 51% de la caisse des dépôts et à 49% de l’Etat, a vu le jour il y a trois ans, soit au plus fort de la crise. Le FSI intervient pour sécuriser le capital d’entreprises stratégiques mais aussi pour apporter son soutien au développement des PME qui offrent une vraie probabilité de croissance. Notons par ailleurs que s’il a bien été sollicité par l’AFP, le FSI n’a pas voulu commenter cette actualité.
Quant à Mme Royal, candidate défaite au second tour de la dernière élection présidentielle, elle est intervenue dans le débat pour signifier que le président de la république était revenu sur l’une de ses « principales propositions » en voulant créer cette super structure pour les PME. Avant d’ajouter en un ultime contre-pied qu’elle était par ailleurs « déjà préfigurée » dans la région qu’elle préside, à savoir le Poitou-Charentes.