Les rumeurs sur la Société Générale et BNP Paribas

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Parce que des bruits couraient en bourse sur la faiblesse des banques françaises, dont la Société Générale, BNP Paribas et le Crédit Agricole, le cours de leur titre s’est effondré. Leur chute a été aggravée par les spéculations sur une possible perte de la note triple A de la France. Les autorités financières et les banques démentent ces rumeurs et des enquêtes sont ouvertes pour rassurer les marchés.

Une fiction à l’origine du décrochage de la Société Générale

Dimanche dernier, le tabloïd britannique Mail on Sunday décrivait la Société Générale «au bord de la faillite après de terribles pertes dues à son exposition sur la dette grecque». Cet article a été relayé par les sites en ligne (CNN), forums, blogs et twitté plusieurs fois. Lundi 8 août, tout était prêt pour que l’information s’emballe et souffle son vent de panique. C’est que la rumeur s’appuie sur un fond de vérité car la Société Générale est réellement exposée à la crise grecque. Le 3 août, son résultat trimestriel, annoncé par Frédéric Oudéa, accusait une baisse répercutant la dépréciation de 395 millions d’euros sur les titres d’États grecs.

Seulement, si la rumeur est issue de cet article, cet article s’est inspiré d’une série fiction parue fin juillet dans les pages du Monde.

Un concours de circonstances aggravantes

La rumeur a été largement favorisée mercredi par l’annonce surprise d’une réunion à l’Elysée sur la situation financière des banques françaises. L’information de faillite semblait cette fois-ci validée. Le marché boursier a immédiatement réagi et les cours des valeurs bancaires ont lâché.

Il était alors logique d’envisager la perte par la France de son triple A et de laisser fuser différents scénarios avec une intervention du gouvernement français pour sauver ses banques, ou, ou… l’imagination en la matière est sans limite.

Les réseaux sociaux ont ici contribué à colporter des fantasmes d’une façon décuplée, surtout qu’avec la récente perte du triple A par les États-Unis, suite à la cotation donnée par l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P), le contexte est effectivement propice aux rumeurs.

Résultat concret, le mercredi soir, en une seule séance, le titre de la Société Générale avait perdu 14,7%. Les dirigeants de la Société Générale ont demandé qu’une enquête soit diligentée pour formellement démentir ces rumeurs.

Fin du tumulte, la solidité des banques françaises certifiée

Dès mercredi soir, les fausses informations sur la Société Générale et les grands groupes bancaires étaient démenties, bien que jeudi, une nouvelle rumeur évoquait une provision supplémentaire de BNP Paribas de 500 millions d’euros sur la Grèce…

Le Gouverneur de la Banque de France a déclaré que les résultats financiers des banques pour le 1er semestre 2011 attestent «la solidité financière et la capacité de résistance dont [les banques françaises] ont fait preuve depuis le début de la crise». Ces résultats ont été rendus possibles «grâce à une gestion rigoureuse de leurs risques et un modèle de banque universelle qui repose sur des activités diversifiées».

Ainsi, le bénéfice de BNP Paribas après impôt et après le prélèvement de la provision tel que prévu par l’accord du 21 juillet sur la dette grecque, s’élève à 4,7 milliards d’euros. Où est la faillite ? La rentabilité des fonds propres alloués après impôts de BNP Paribas au premier semestre est de 13,8%. Ce taux est l’un des plus élevés des banques du monde occidental.

Un opérateur de marché  a déclaré sous couvert d’anonymat «on sent qu’il y a des gens qui ont envie de faire baisser les titres bancaires et qui colportent des rumeurs». Or, l’AMF rappelle que «la diffusion d’informations infondées est susceptible de sanctions», au même titre que «le fait d’en tirer profit»…

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