Ne disposant plus que de quelques mois, cinq exactement, pour faire remplacer leurs billets en francs par des euros, la fin de cette opération ayant été fixée au 17 février 2012, les Français semblent conserver encore des sommes importantes dans leurs tiroirs, un dernier rapport de la Banque de France, établi à la fin de l’année 2010, ayant effectivement indiqué que 602 millions d’euros, soit 3,9 milliards de francs seraient toujours en circulation, affichant malgré cela une baisse de 25 millions d’euros depuis 2009.
Si, depuis l’arrivée de l’euro, au début de l’année 2002, 197 milliards de francs ont été échangés, dont 190 dès la fin 2002, aujourd’hui la réalisation de ce type d’opérations a vu son rythme nettement réduit, alors que le délai légal va bientôt expirer, la Banque de France souhaitant alors mettre en garde sur le fait que, passée cette date, les billets en francs vont perdre toute valeur : « après le 17 février 2012, plus aucun billet en francs ne sera échangeable », celle-ci ayant également profité de l’occasion qui lui était donnée pour rappeler les coupures qu’il est encore possible d’échanger, à savoir les « Debussy », les « Saint-Exupéry », les « Cézanne », les « Gustave Eiffel », les « Pierre et Marie Curie », d’une valeur respective de 20 – 50 – 100 – 200 et 500 francs, soit 3,05 – 7,62 – 15,24 – 30,49 et 76,22 €.
Pouvant être effectués auprès de toutes les succursales métropolitaines de la Banque de France, ou de l’Institut d’Emission des Départements d’Outre-Mer, ces échanges ne doivent plus tarder, l’institution mettant en garde contre les « mauvais calculs », même si les Français ont encore un peu de mal à se séparer de leur monnaie, malgré le temps qui passe, près de dix années s’étant déjà écoulées depuis le passage à l’euro.
Parfois cachés par leur ancien propriétaire dans des lieux tenus secrets et non découverts ensuite par leurs descendants, ou bien conservés précieusement par les numismates, ces coupures toujours en circulation ont toutes les chances de le rester encore longtemps, comme le rappelle la Banque de France : « ceux qui auront laissé passer la date du 17 février 2012 n’auront plus d’autre choix que de garder leurs billets en souvenir ou les revendre à des numismates », ajoutant alors que « ce serait sûrement un mauvais calcul », car lorsque le délai sera dépassé, ces billets n’auront plus de valeur pour les collectionneurs à moins qu’ils ne soient dans leur état d’origine, sans le moindre défaut.
Marquant définitivement la fin d’une époque et le début de l’entrée dans l’ère de l’euro, la disparition du franc va finalement devenir encore plus concrète, raison pour laquelle les plus nostalgiques peuvent encore éprouver quelques difficultés à se séparer de ces anciennes coupures chargées de souvenirs et représentant, en outre, les plus grands personnages qui ont fait l’Histoire de France, certains y voyant, sans doute, une perte d’identité, même si la mise en place de la monnaie unique apparaît comme un événement majeur de ce début de siècle.