Un tract du syndicat Sud du groupe BCPE (Banque Populaire-Caisses d’Epargnes) vient de dévoiler la rémunération annuelle de 9 des 17 présidents de directoire de caisses d’épargne locales. Des données que le Parisien reprend en précisant qu’elles ont été confirmées.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les chiffres laissent pantois, a fortiori dans le contexte actuel…
Selon Sud en effet, cette année le défraiement des patrons en question va de 435 000 euros/an en Ile-de-France à 245 000 pour l’union des régions Auvergne et Limousin, sans oublier les 320 000 euros en Bretagne comme en Aquitaine.
Et l’on ne compte même pas là-dedans les rémunérations variables qui représentent tout de même plus de la moitié de la partie fixe.
M.Saurin (Sud BPCE) commente :
« A titre de comparaison, Jean-Claude Trichet, de la Banque centrale européenne, touche 367 863 euros. Lorsqu’il y a un plan social, ces gens nous disent toujours qu’ils n’y peuvent rien, que tout est décidé au dessus d’eux, au niveau de la direction générale. Pour des non-décideurs, ils passent de manière spectaculaire au tiroir caisse ».
Pour M.Saurin, « ces rémunérations sont loin de la rigueur salariale qu’ils imposent à leur personnel ».
La direction nationale de la Caisse d’Epargne tient à relativiser tout ceci par la voix d’un porte-parole :
« Les 17 caisses d’épargne ont des produits nets bancaires (l’équivalent des chiffres d’affaires) allant de 170 millions d’euros par an pour les plus petites à 960 millions d’euros pour les plus grandes. Elles comptent entre 1500 et 4500 salariés chacune. Les rémunérations sont comparables à celles d’entreprises cotées de taille et de chiffre d’affaires équivalents. De plus, la fixation des rémunérations se fait en toute transparence dans les caisses d’épargne».
Il est vrai que les rétributions des patrons sont en effet votées au cours de «conseils d’orientations et de surveillance», auxquels participent des représentants des salariés.