Même si les paiements par chèque tendent à se faire moins nombreux en France, ils ont déjà disparu dans bon nombre de pays européens. Les statistiques de la Banque de France sur les moyens de paiement scripturaux attestent ici d’une autre exception française.
D’après les données de la Banque de France, entre 2007 et 2011, le nombre annuel de paiements par chèque a baissé de 3,65 à 2,97 milliards. Le chèque a perdu 6,7 points comparativement aux paiements par carte et par virement. Pour 2011, cela nous fait toujours 17% de paiements par chèque alors que la Banque centrale européenne indique que le chèque a quasiment disparu dans la majeure partie de l’Europe, sauf à Chypre et à Malte, et qu’il ne couvre au mieux que 5,5% à 7% des transactions britanniques, italiennes et portugaises.
Faut-il en rougir ? En France, contrairement aux cartes bancaires, les chéquiers sont gratuits et sans limite de montant de transactions (hormis celle de l’approvisionnement de son compte bien sûr).
Pourtant, les paiements par carte se sont fortement généralisés et représentent 45% des transactions en Europe (+5,4 points en quatre ans) et 41% en France. 85,7 millions de cartes sont en circulation, soit plus d’une carte par habitant.
L’impact sur la monnaie électronique est neutre tant celle-ci est marginale en France (0,3%) et dans toute l’Europe (moins de 2% des paiements).
L’habitude du chèque se fait plus ressentir sur le volume des virements et prélèvements qui ne règlent pas plus de 36,5% des transactions en France, une part quasiment stable depuis 2007 (35%), contre 52% au niveau européen.
En revanche, l’observation des valeurs portées par ces différents moyens de paiement aboutit à un autre classement. Les cartes ne représentent plus que 1,4% des transactions avec un montant moyen de 50 euros. Sur les chèques, les sommes sont en moyenne de 602 euros, soit 6,3% des montants réglés. Ce sont les prélèvements, avec des montants moyens de 375 euros, et les virements avec en valeur moyenne 8 242 euros, qui reprennent la tête du classement. 86,4% des transactions exprimées en valeur sont réglées par virement, moyen de règlement privilégié des entreprises.