Nul n’a oublié les déclarations de Mme Lagarde, récemment installée à la présidente du Fonds Monétaire International en lieu et place de M.Strauss Kahn, sur « l’urgence de recapitaliser les banques européennes ».
Et nul n’a oublié non plus les nombreuses réactions hostiles à ces propos, on pense notamment ici à celle de M.Baroin, qui lui a succédé au ministère de l’économie, de M. Noyer, gouverneur de la Banque de France, ou encore à celle de Mme Parisot, présidente de l’organisation patronale du Medef.
On se souvient en effet que cette dernière avait alors qualifié « d’incompréhensibles » les mots de l’ex-ministre de l’économie dont les bureaux siégent désormais à Washington.
Mme Parisot, en clôture des débats de l’université du Medef auxquels participaient notamment M.de Rotschild, de la banque du même nom et M.Oudéa, président de la Société Générale, n’a pas hésité à revenir sur le sujet en déclarant ceci:
« En ce moment, je veux dire à quel point nous pouvons être fiers de nos banques françaises ». Des mots qui ont bien sûr une résonance particulière à l’heure où le secteur bancaire hexagonal, par ailleurs victime de rumeurs d’insolvabilité, fut, chacun s’en souvient, terriblement secoué sur les marchés boursiers.
En ces temps de troubles et de tensions extrêmes, économiques bien sûr, mais également politiques dans la mesure où nous sommes désormais entrés de plein pied dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, l’heure ne semble donc toujours pas à l’apaisement et au consensus, chacun cherchant a défendre au mieux ses prérogatives. Il conviendra néanmoins d’uniformiser les positions si l’on veut sortir vainqueurs de cette crise de la dette qui n’en finit pas d’ébranler en cascade les économies de nos nations.