C’est un fait : par ces temps de crise, il devient difficile pour les français de boucler leurs fins de mois. Dettes, compte bancaire dans le rouge… la solution s’impose d’elle-même : le découvert bancaire. Celui-ci devient de plus en plus utilisé par les hexagonaux, qui y trouvent un moyen de joindre les deux bouts. Mais est-ce vraiment la solution ?
Enquête sur le découvert bancaire.
L’ascension du découvert bancaire
Le découvert bancaire gagne du terrain : c’est en tout cas ce que montre une étude sur le pouvoir d’achat des Français réalisée par l’institut de sondage CSA publiée le lundi 10 septembre 2012. Cette enquête révèle des chiffres plutôt inattendus, mais finalement logiques : 21% des français auraient recours au découvert pour finir le mois, et presque la moitié (48%) l’utiliserait au mois une fois par an pour boucler son budget.
Et ce constat touche tous les âges et toutes les classes sociales. Ainsi, les personnes âgées de 35 à 49 ans, dites « actifs », sont près d’une sur trois (30%) à faire appel au découvert bancaire. C’est autant que les catégories populaires (30% également), mais moins que les personnes à faible pouvoir d’achat (36%). La catégorie socioprofessionnelle des cadres n’y échappe pas non plus : ils sont 26% à être à découvert bancaire tous les mois. C’est bien la preuve que la crise économique touche tout le monde, et non seulement les catégories les moins aisées.
Enfin, les femmes s’avèrent être plus touchées par le phénomène que les hommes (25% contre 18% pour les hommes).
Certaines catégories de personnes s’en sortent toutefois mieux que les autres. D’ailleurs 49% des français déclarent ne connaître cette situation que moins d’une fois par an.
Parmi eux, les seniors de plus de 65 ans : bénéficiant de ressources supérieures aux autres (69%), ils n’ont que très peu besoin d’avoir recours au découvert. Enfin, les habitants de la capitale (56%) se trouvent quelque peu épargnés par ce phénomène, étant donné leurs salaires plus conséquents que la plupart des revenus du reste de la population.
Quelles solutions ?
Maxime Chipoy, de l’association de défense des consommateurs l’UFC-Que choisir, explique que les épargnants utilisent le découvert bancaire en substitut aux différents prêts d’argent proposés par les banques. Victimes de la crise, ils y voient un moyen d’échapper aux taux d’intérêts exorbitants des crédits de type « revolving ».
Le découvert bancaire n’est pourtant pas la solution idéale. En fonction de la durée de celui-ci, les agios peuvent atteindre des sommes rapidement exorbitantes. Lorsque que le plafond du découvert autorisé est dépassé, les taux d’intérêts peuvent s’élever à 15 voire 20%. Sans compter les commissions d’intervention et autres frais bancaires…
La dernière solution, qui apparait pour 7% des français, reste la sollicitation de l’entourage (famille, amis proches…). C’est souvent le cas pour les jeunes de 18 à 24 ans (15%), ainsi que pour les chômeurs (15%), et les femmes au foyer (15% également).
Face à la conjoncture actuelle, c’est donc la solidarité qui prime souvent en dernier recours.