Destiné à un public à faible revenu, le compte Nickel distribué par les buralistes a séduit au-delà de sa cible initiale et réussit le tour de force de capter plus de 300 000 clients en à peine plus de deux ans. Très demandé, les ouvertures de comptes s’accélèrent et la start-up se fixe l’objectif d’atteindre les 500 000 clients d’ici la fin de l’année.
Confiance immédiate en un compte hors banque
La question de la confiance n’a même pas été posée alors même que le compte Nickel est géré par un spécialiste du paiement électronique, non une banque. L’offre simplifiée de compte courant à 20 € par an a suffit à séduire le public. Ouvert sur simple scan de la carte d’identité et déclaration du numéro de téléphone dans un bureau de tabac, sans conditions de revenus ni de dépôt minimum, le compte Nickel sort de l’ornière les interdits bancaires et ceux dont les revenus sont irréguliers. L’impossibilité d’être en découvert et l’absence de toute possibilité de crédit font du compte Nickel un compte courant minimaliste mais rassurant. L’abonnement comprend une carte bancaire Mastercard internationale, les virements en lignes illimités, les alertes par emails en illimité et 60 alertes sms. Il est alimenté par les virements gratuits ou les dépôts d’espèces chez le buraliste facturés 2% du montant déposé. Les retraits d’espèces sont facturés 0,50 € chez le buraliste et 1 € en distributeur. Et c’est tout. Pas de chéquier, pas de découvert autorisé.
Les buralistes équipés d’un terminal connectés forment déjà un réseau 1645 points Compte-Nickel et devraient passer à 2 300 d’ici la fin de l’année.
Environ 20 000 comptes sont ouverts par mois, 110% de mieux par rapport à la même période en 2015. En avril 2016, 2 821 000 opérations de paiement étaient enregistrées. L’accélération du rythme d’ouverture porte le compte Nickel à plus de 300 000 clients en mai 2016, alors que son entrée sur le marché ne remonte qu’à février 2014.
500 000 clients en décembre ?
Les méchantes langues diraient que nous assistons à une nouvelle version de la fable de la Grenouille qui voulait se faire aussi forte que le bœuf. Or, nulle prétention ici. Les chiffres sont là : le compte Nickel attire une clientèle de plus en plus nombreuse et pas seulement de personnes en difficulté.
45% des comptes Nickel sont détenus par des salariés du public et du privé, les demandeurs d’emploi représentant 30% des titulaires, les artisans, commerçants et professions libérales 14%, les étudiants 7% et les retraités 4%. Autres signes de l’hétérogénéité de la clientèle, 30% des transactions par carte sont des paiements sur internet et 7% des paiements sont effectués à l’étranger : en Espagne, Belgique, Allemagne et au Royaume-Uni, des pratiques auxquelles ne s’adonnent généralement pas les personnes en difficulté.
Le compte Nickel intéresse aujourd’hui toutes les catégories socio-économiques et en particulier les adolescents qui obtiennent leur première carte bancaire avec la sécurité d’un compte sans découvert.
Ce succès auprès de la population du compte Nickel autorise Hugues Le Bret, fondateur de la SAS Financière des paiements électroniques, à viser un effectif de 500 000 clients d’ici fin 2016.
En faveur de cet objectif, a été développée l’application du compte Nickel pour Apple et Android. Elle est disponible sur mobiles et tablettes depuis le mois de juin et comprend une fonction innovante de paiement entre particuliers par SMS. Produit low cost, le compte courant Nickel apporte en plus à ses clients toute la primeur des fintech. C’est donc bien un géant qui est en train d’éclore.