Le bémol de Christian Noyer face à l’augmentation du plafond du Livret A

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Le président de l’Autorité de contrôle prudentiel et gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, est intervenu lundi 14 mai 2012 pour alerter les pouvoirs publics sur la dangerosité de l’augmentation du plafond du Livret A. En effet, ce projet risque de siphonner une partie importante des fonds d’assurance vie et de déstabiliser les banques et les assurances. Ainsi, il demande une période de transition pour s’adapter à cette situation.

Le président de la République, François Hollande, avait promis de doubler incessamment le plafond du Livret A, lors de sa campagne de l’élection présidentielle. Derrière ce formidable appât des classes moyennes, qui pourraient ainsi disposer d’une plus grande épargne défiscalisée, il s’agissait d’accroître les moyens de financement destinés aux logements sociaux. Or, Christian Noyer est intervenu pour expliquer qu’il fallait laisser le temps aux établissements bancaires et aux assureurs de s’adapter, sans être mis sous pression. Ainsi, en tant que directeur de l’autorité administrative indépendante, l’ACP,  Christian Noyer émet donc une recommandation à l’intention de François Hollande et de son gouvernement.

L’assurance-vie directement menacée

Le projet socialiste de passer le plafond du Livret A de 15 300 à 30 600 euros engendrerait un risque certain pour les fonds collectés par les assurances-vie et également les livrets d’épargne bancaires fiscalisés. Ce sont donc à la fois les assureurs et les banquiers qui devront faire face à la fuite des capitaux vers le Livret A. Les banques seraient contraintes d’abandonner une part de leurs ressources et les assurances seraient ébranlées avec une baisse d’encours d’assurance-vie. Cette situation conduirait ces établissements à vendre leurs actifs dans la précipitation.

Christian Noyer remet les pendules à l’heure sur le soi-disant problème de financement du logement social

M. Noyer, silencieux pendant la campagne électorale, lève un lapin – ou secret de polichinelle – en déclarant qu’ « aujourd’hui, nous avons, me semble-t-il, un rythme de financement du logement social qui est contraint par l’offre plus que par les financements » et que « Si les pouvoirs publics décident et réussissent à développer l’offre comme ils le souhaitent, il faudra que le financement soit adapté et suive ».

Cette déclaration prend tout son sens, en constatant que les chiffres de l’année dernière montrent que le montant des prêts accordés pour les logements sociaux (118,3 milliards d’euros) était largement inférieur au total des dépôts sur les livrets réglementés (222,5 milliards d’euros).

Toutefois, le gouvernement conserve toute sa cohérence car il est également annoncé un tour de vis supplémentaire sur les maires qui devront, sous peine de sanctions, accroître la surface de logements sociaux dans leur commune. Il y aura donc bien un besoin de financement à moyen-terme.

Au passage, cette politique du logement social garantit l’existence d’un électorat socialiste dans chaque commune, les populations ainsi logées étant réputées fidèles aux courants de gauche. M. Noyer s’attaque à de la grande politique, mais notons qu’il ne s’y oppose pas, il demande juste du temps pour que les circuits financiers soient saufs. Quel beau pays d’avenir pour les libertés !

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