L’observatoire européen ING Direct / TNS a réalisé une étude, en novembre 2011, sur un échantillon national représentatif, dans divers pays d’Europe (France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Pays Bas, Luxembourg, Autriche, Pologne, Roumanie, Slovaquie et République Tchèque). Son résultat a corroboré une seconde étude, menée, à la même période, auprès des 27 pays de l’Union Européenne, pour la commission européenne.
Globalement, les Européens, pour la plupart, (59 %) ressentent les effets de la crise sur leur situation personnelle. Mais l’enquête révèle des disparités entre les pays : si les deux-tiers des Français (67 %) et les trois quarts des Italiens (75 %) la perçoivent fortement, l’impact est plus modéré auprès des Allemands ou des Néerlandais (39 %). Concrètement, les effets de la crise se traduisent par un affaiblissement du pouvoir d’achat et une diminution du pouvoir d’épargne.
Fragilisés par le pouvoir d’achat
45 % des Européens estiment que les prix augmentent plus vite que les salaires. Là encore, la proportion est plus importante chez les Français et les Italiens (56 %). Par ailleurs, les dépenses contraintes, mais nécessaires, comme le logement (1er poste pour 47 % des Français) ou l’alimentation (1er poste pour 36 % des Français) s’avèrent être très importantes. Manuel Maleki, économiste d’ING Groupe, explique cette fragilité avec ces mots : « la crise impacte le pouvoir d’achat par le canal du chômage, de la modération salariale et d’une inflation élevée (supérieure à 2 % en France), [cela conduit les citoyens à] désépargner pour certains, pour faire face aux charges contraintes (loyer, etc.) […] ou opter pour l’épargne à court terme, pour faire face à l’incertitude ».
Soucieux de leur pouvoir d’épargne
L’étude démontre, dans un premier temps, que les Européens ne sont pas encore trop inquiets du niveau de l’épargne : 39 % ne sont ni plus ni moins préoccupés et 34 % se déclarent même à l’aise. Face à une situation d’urgence, 4 personnes sur 10 (soit 40 %) estiment pouvoir disposer de 1 000 € rapidement. A l’échelle nationale, il perdure quelques écarts : près de 7 Luxembourgeois sur 10 (69 %), 6 Néerlandais sur 10 (61 %) contre seulement 2 personnes sur 10 en Pologne (24 %), presque 2 Tchèques ou Roumains sur 10 (18 % et 16 %). Les Français se situent dans la moyenne européenne avec 41 %.
Actuellement, seuls 14 % des Français sont inquiets (contre 24 % des Allemands). Mais cet état d’esprit peut-il perdurer longtemps ? La moitié des Européens a le sentiment d’épargner moins qu’avant… Une appréciation partagée par les Polonais (49 %), les Français (51 %) et les Anglais (53 %). Le sentiment est plus prononcé chez les Roumains (74 %), les Espagnols et les Italiens (64 %) ; il est moins évident chez les Allemands (34 %), les Autrichiens (35 %) et les Luxembourgeois (38 %).
Face à ce constat, teinté d’inquiétude quant à l’avenir, Benoît Legrand, Directeur Général d’ING Direct France, estime que le rôle des banques est de sécuriser « cette épargne, à travers des produits sûrs [et d’optimiser] le rendement avec des produits comportant le moins de frais possibles et bien rémunérés. »