« Le problème central du capitalisme « unidimensionnel » est qu’il ne laisse place qu’à une seule manière de faire : rentrer des profits immédiats. Pourquoi n’intègre-t-on pas la dimension sociale dans la théorie économique ? Pourquoi ne pas construire des entreprises ayant pour objectif de payer décemment leurs salariés et d’améliorer la situation sociale, plutôt que chercher à ce que dirigeants et actionnaires réalisent des bénéfices ? » (Entretien de Muhammad Yunus, fondateur du concept de microcrédit (Grameen Bank,), au journal Le Monde, le 25 avril 2008)
Entre actes philanthropiques et « social business », les placements solidaires contribuent à laisser son argent aider les autres… qu’il s’agisse de prêt entre particuliers, microcrédits ou autres investissements solidaires.
Prêts entre particuliers. Le prêt participatif – ou Peer to Peer Lending – permet à des personnes de contracter un crédit sans passer par l’intermédiaire d’une banque. Ce concept, apparu en Grande Bretagne, en 2005, avec la société Zopa, se décline, aujourd’hui en France, avec des entreprises comme Friendsclear, Buzz Crédits ou encore, Prêt P2P. Toutes offrent une mise en relation des particuliers qui recherchent un financement (les emprunteurs) et d’autres qui prêtent leur argent à un taux d’intérêt fixé au préalable (les prêteurs). La cible de ces entreprises est, essentiellement, les utilisateurs de crédits à la consommation, qui pourraient, par ce biais, contracter des prêts plus intéressants.
Microcrédits solidaires. Créé par Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix 2006, le microcrédit permet à des personnes aux revenus modestes d’obtenir un financement pour la création d’une entreprise. En France, si l’ADIE – Association pour le Droit à l’Initiative Economique – propose ce genre de prêts, de nombreux sites spécialisés ont émergé sur la toile, pour faire écho à ce dispositif. L’idée, ici, n’est pas de générer des plus-values pour l’investisseur mais de réaliser un acte citoyen (ou philanthropique) et d’aider économiquement son prochain. Le site Babyloan, par exemple, permet de mettre en relation des prêteurs et des porteurs de projet, dans les pays en voie de développement. Son fonctionnement est extrêmement simple : le prêteur s’inscrit sur le site et accorde une somme à un futur entrepreneur de son choix ; une fois que ce dernier dispose des fonds nécessaires, il peut démarrer. L’investisseur est remboursé du capital investi, en moyenne, entre trois et douze mois, après le lancement du projet.
Placements ISR. Un fonds, doté du label ISR (Investissement Socialement Responsable), se compose d’actions, d’obligations ou de SICAV émanant d’entreprises qui se préoccupent des questions sociales (bans d’alcool ou d’armes) ou environnementales.
Placements solidaires. Fonctionnant de manière classique, les placements solidaires sont labellisés, exclusivement, par l’association Finansol. Ses critères de solidarité reposent sur le fait qu’au moins 5 à 10 % de l’épargne collectée doit servir au financement d’une activité solidaire ou, qu’au moins 25 % du revenu généré puisse être versé à des organismes solidaires, type ONG. Par exemple, si vous souscrivez un livret d’épargne labellisé solidaire, une partie de l’encours finance des projets et le reste atterrit sur des actifs classiques. Ou, la plus-value obtenue est, en partie, redistribuée aux associations partenaires. Actuellement, il existe 119 placements d’épargne solidaire et autant de possibilités d’investir dans un secteur d’activité que vous soutenez (emploi, environnement, solidarité internationale, social et logement) ou à travers le type de placements que vous préférez (épargne salariale, livrets, OPCVM et assurances-vie, actionnariat).