Dettes souveraines : gare à la contagion !

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La crise de la Grèce n’en finit plus de provoquer des troubles sur le vieux continent, tel un tsunami dont les vagues, géantes, ne cesseraient de menacer les côtes des nations de la zone Euro.

Premier secteur touché, les banques bien entendu. Même si celles de notre pays semblaient bien moins exposées à la dette hellène qu’elles ne le sont à présent par rapport à l’Espagne et plus encore à l’Italie. Rien de mieux pour troubler davantage les marchés puisque le danger de contagion de la dette à ces deux dernières nations se fait aujourd’hui de plus en plus précis.

A la fin de l’année dernière, les établissements bancaires hexagonaux étaient exposés à hauteur de plus de 392 milliards de dollars à la dette transalpine contre un peu plus de 140 à la dette ibère selon les chiffres rendus par la banque des règlements internationaux (BRI), qui n’est rien de moins que la banque centrale des banques.

En comparaison, leur exposition à la dette hellène se montait à plus de 56 milliards de dollars, ce qui équivaut peu ou prou à sept fois moins que pour la nation transalpine.

Si jamais il y avait un effet de contagion de la crise de la dette aux transalpins et aux ibères, ce serait terrible pour les établissements bancaires européens, dont les banques françaises qui possèdent en effet et partiellement les dettes souveraines de ces deux nations.

Dans l’ensemble, les quatre importants établissements français (BNP Paribas, Banque Populaire-Caisse d’Epargne, Crédit Agricole et Société Générale) sont engagés à hauteur de 9,3 milliards d’euros pour la dette souveraine ibère et de plus de 41 milliards pour l’Italie, données communiquées par les stress test de l’European Banking Authority.

Cette dangereuse exposition de nos banques est notamment due aux rapprochements qui se sont opérés entre les banques européennes au cours de ces dernières années. En ce sens, BNP Paribas a renforcé sa présence en  Italie depuis cinq ans en rachetant la Banca Nazionale del Lavoro (BNL) qui est maintenant une filiale du groupe.

L’exposition de BNP Paribas à la dette souveraine transalpine est pour l’heure d’environ 20% du montant global des titres de dettes souveraines européennes conservés par le groupe, c’est-à-dire un peu plus de 24 milliards d’euros. Concernant le Crédit Agricole, il est exposé à hauteur d’un peu plus de 10 milliards d’euros à cette même dette transalpine, contre 3,5 et 3,3 pour respectivement BPCE et la Société Générale.

Pour ce qui est de l’Espagne, l’exposition de nos établissements bancaires est moins conséquente : 3,9 milliards d’euros pour BNP Paribas contre 2,7 et 2,2 pour respectivement le Crédit Agricole et la Société Générale. Il n’y a que la BPCE pour limiter la casse avec 380 millions d’euros.

On le voit bien, toutes ces dettes constituent une réelle menace pour les banques de notre pays. Si jamais la contagion devait gagner l’Italie et l’Espagne, ces dernières vivraient en effet des heures terribles qui pourraient les plonger dans le chaos, en d’autres termes, la faillite pure et simple.

Afin de tenter de parer à cela, Espagne et Italie ne cessent, depuis quelques mois, de prendre des mesures de rigueur budgétaire. En cela, les deux pays sont bien entendu soutenus et plus encore par leurs voisins de la zone Euro.

Ces efforts finiront-ils par payer ?

En tous les cas, ils sont assez reconnus à leur juste valeur pour que la banque centrale européenne se déclare prête à racheter de la dette ibère et transalpine si jamais les investisseurs devaient en venir à se retirer.

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