2,5 milliards de personnes n’ont pas de compte bancaire

Mon-tatouage.netclassique2,5 milliards de personnes n’ont pas de compte bancaire

La Banque Mondiale a publié, hier – jeudi 19 avril 2012 – les résultats de son enquête, réalisée en 2011, auprès de 150 000 personnes dans 148 pays. Les chiffres sont édifiants.

Les plus pauvres ne peuvent pas épargner

2,5 milliards de personnes ne disposent pas d’un compte en banque. En d’autres termes, seule 25 % de la population adulte mondiale, gagnant moins de deux dollars par jour, a déjà poussé les portes d’une institution bancaire officielle, dans le but d’épargner. Selon la Banque Mondiale, les autres trois quarts « doivent compter sur des prêteurs facturant en général des tarifs plus élevés ». En effet, 80 % des personnes interrogées possèdent un crédit, dit « informel », qui peut se traduire, par exemple, par une ardoise chez un commerçant ou encore, une dette à résorber auprès d’un proche. Or, « l’offre de services financiers, aux 2,5 milliards de personnes qui en sont dépourvues, pourrait stimuler la croissance économique et la création d’opportunités pour les populations pauvres de la planète », indique Robert Zoellick, Président de la Banque mondiale.

Le statut particulièrement défavorable des femmes. L’étude révèle qu’un écart entre les femmes et les hommes, en matière d’accès aux services financiers : sur les 22 % d’adultes possédant un compte dans le monde, 37 % sont des femmes contre 46 % pour les hommes. Le sondage  démontre également, que « l’écart est encore plus grand parmi les pauvres : les femmes vivant avec moins de deux dollars par jour ont 28 % moins de chances que les hommes de posséder un compte en banque ».

Une épargne « à l’ancienne ». « Parmi les adultes possédant un compte bancaire officiel, seulement 43 % l’utilisent pour épargner, tandis que 61 % s’en servent pour recevoir des paiements de leur employeur, de l’État ou de membres de leur famille résidant ailleurs » explique La Banque Mondiale. Comme la majorité des personnes ne disposent pas d’un compte, elle conserve l’excédent d’argent « sous le matelas », malgré les risques que cela implique. Mais, de toutes façons, « les gens ont plus de mal à épargner, sans parler du recours au crédit, à l’assurance et aux outils financiers complexes », indique Asli Demirguc-Kunt, directrice chargée des politiques du développement.

L’espoir d’une amélioration avec le m-banking

Les personnes interrogées, dépourvues de comptes bancaires, expliquent ce fait par la pauvreté, un obstacle de taille pour l’accès aux services financiers. Un tiers parle également du coût d’ouverture et du maintien du compte, ainsi que de l’éloignement géographiques des établissements. Face à ce dernier point, le développement du m-banking pourrait être une solution car cette « forme de services bancaires non traditionnels, de plus en plus populaire, évite souvent aux utilisateurs de se déplacer ou d’ouvrir un compte dans une banque classique », souligne l’étude de la Banque Mondiale. En Afrique subsaharienne, cela concerne 16 % des adultes qui réalisent leurs opérations bancaires par SMS ; au Kenya, on en compte déjà 68 % !

Source : Le journal La Tribune du 19 avril 2012, rubrique « Entreprises & Finance » puis « banques / Finance »

D'autres conseils